“Beaucoup de travailleurs disent : "vous nous demandez des efforts mais il y a des gens qui travaillent jamais.” Ce sont les mots du président de la République Emmanuel Macron qui lors de sa dernière interview télévisée véhicule entre les lignes l’idée que beaucoup de Français seraient fainéants.
Pourtant, un phénomène mal documenté jusqu’à il y a une dizaine d’années s’est installé en France. Celui du présentéisme. Ce terme apparu dans les années 90 désignait d’abord les travailleurs qui en faisaient trop… puis ceux qui faisaient semblant de travailler… Aujourd’hui, il est utilisé pour désigner ceux qui, malades, continuent à travailler.
L’alerte a été donnée en 2004 dans le journal L’humanité par un médecin du Syndicat national des professionnels de la santé au travail. Qui observait ce phénomène dans le secteur de l’industrie, “accentué à l’époque avec la mise en place du flux tendu dans les entreprises”.
Puisqu’il s’agit d’un contournement, peu de statistiques sont disponibles. Dans le secteur sanitaire social,1 travailleur sur 5 aurait connu au moins un jour de présentéisme dans l’année passée. Dans le secteur privé, c’est 1 jour d’arrêt maladie sur 4 qui n’est pas pris.
Quelles raisons poussent les personnes à continuer de travailler malgré la maladie ? De quelle façon présentéisme et absentéisme sont-ils liés ? Quelle est la responsabilité de l’employeur et de la médecine du travail face à ce phénomène ? Les politiques publiques accentuent-elles d’une manière ou d’une autre ce phénomène ?
Une émission réalisée en partenariat avec la Maison des sciences de l'Homme en Bretagne