Ecriture et animation : Nathalie Georges et Steven Pravong
Montage et générique : Steven Pravong
Au cours de ce 3ème opus de cvfdh, vous pourrez entendre Monsieur Pravong dérouler une liste honteuse - mais néanmoins gourmande - d'écrivains dépravés, Madame Georges se perdre dans une présentation fumeuse de Las Vegas Parano de Terry Gilliam, et vous laissez corrompre par la lecture d'un extrait du Festin Nu de Williams Burroughs par Monsieur le revoilà Pravong !
Tout ceci baigné comme un nouveau né par une track list addictive aussi douce, qu'espiègle et décoiffante :
Après le propos introductif, on entend le résultat d’un travail de couture improbable entre « Happiness is a gun » de The Beatles, la reprise langoureuse du même titre par Tori Amos, « Sex and Drugs and Rock n’ Roll » de Ian Dury, « Drug Me » par The Dead Kennedys, un extrait fugace de « These drugs » d’Eminem, une pincée de « White Rabbit » de The Jefferson Airplane et (enfin) de « Combination of the two » par Big Brother and the Holding Company (avec la présence notable de Janis Joplin, membre éminent de la première formation du groupe) ;
C’est « l’étude Opus 25 en a mineur » de Chopin que pianote Lang-Lang (en tapis) alors qu’on énumère ces écrivaines et écrivains sujets aux excès ;
Les pataphysiciens auront (bien sûr) reconnu le dépressif et hilarant « Je Bois » du grand Boris Vian entendu quasi-intégralement ;
L’analyse intransigeante du film Las Vegas Parano est illustrée par nombre d’extraits musicaux : « Cigarettes, whisky and Wild Women » (Sons of the Pioneers), « Sweet Sir Galahad » (Joan Baez), « Izabella » (Gypsys suns and Rainbows, groupe éphémère formé à Woodstock avec Jimi Hendrix en guitariste leader), « I can Hear the Grass Grow » (on ne sait pas comment ils font mais il s’agit du groupe The Move), « Bales of Cocaine » (The Reverend Horton Beat), « Expecting to Fly » (Buffalo Springfield), « Somebody to Love » puis « Eskimo Blue Day » (The Jefferson Airplane, of course), « More - main theme » (Pink Floyd) … avant qu’Eminem nous bastonne d’une profusion de syllabes avec « Must Be the Ganja » ;
En une trop brève transition, on perçoit la voix de William Burroughs, auteur illuminé et grandiose, citant quelques vers de Jim Morrison sur fond de « Backdoorman » (The Doors). Révérence posthume et touchante à un garnement qui ne cessait de lui rendre hommage de son vivant ;
Les funèbres notes de l’instrumental « Sense of doubt » de David Bowie et Brian Enosont entendues sous la lecture d’un fragment de The Naked Lunch du même William Burroughs. Coïncidence ? Ce titre accompagne la dépressive quête de drogue de Christiane F. dans les sombres entrailles de la gare Berlin Zoologischer Garten. Scène du film « Moi, Christiane F, treize ans, droguée, prostituée », une autobiographie qui dissuade d’adopter ce singe qui grignote l’âme des junkies à l’héroïne ;
Les dernières lignes du Festin Nu sont escortées par le thème composé par Howard Shore pour le film au titre éponyme réalisé par David Cronenberg (vous avouerez que c’est bien pensé) ;
C’est le pétulant « Instant Hit » des punkettes The Slits qui conclue joyeusement l’émission et se glisse sous l’annonce de la prochaine thématique. A noter que Ari Up, leader originelle de ce groupe de « Fentes » (qui a connu plusieurs reformations) a fréquenté Sid Vicious et pris son premier cours de guitare avec Joe Strummer à l’âge de quatorze ans. Ça en dit long sur le personnage