"Démocrash", la série documentaire des étudiant.e.s en master 2 "Journalisme, reportage et enquête" de Sc Po Rennes
Une réforme des retraites maintenue envers et contre tous ; un déferlement de 49.3 ; la
chaise vide de Matignon pendant la trêve olympique . La France, pays des droits de
l’Homme est qualifiée de démocratie défaillante, qu’en est-il vraiment ?
Les gouvernements cultivent la politique de l’autruche face aux mobilisations pendant
que la répression policière étouffe la voix du peuple. Contraints de trouver d’autres
modes d’action, les militants écologistes désobéissent pour se faire entendre. La
défiance des citoyens envers ses représentants fait la courte-échelle aux théories du
complot. Le monde politique qui dresse barrières et obstacles aux femmes, demeure un
royaume masculin.
Alors :
Manifester sert-il encore à quelque chose ?
La désobéissance civile est-elle le dernier recours du peuple pour sauver la planète ?
Une démocratie sans maintien de l’ordre est-elle imaginable ?
Comment le complotisme attise-t-il le chaos politique ?
Pourquoi les institutions démocratiques ferment-elles leurs portes aux femmes ?
Immersion dans les entrailles de notre démocratie pour en comprendre les dérives.
Episode 1 : La rue est à bout
Zara Windy, Dorian Vidal et Quentin Mallet sont allé.e.s vérifier si le droit de manifester en France était encore utile, si le fait de descendre dans la rue pouvait encore ébranler l'Etat et le pouvoir.
La France est-elle une démocratie défaillante ?
La manifestation c’est reprendre la rue. La manifestation, c’est le peuple qui s’exprime quand il se sent mal ou pas représenté… Mais depuis une vingtaine d’année, la manifestation c’est surtout bouger dans la rue pour que rien ne bouge.
En 2023, le gouvernement Borne impose sa réforme des retraites par 49.3 et fait fit de la protestation des millions de français qui descendent dans la rue. Un bras d’honneur au peuple qui s’exprime par la manifestation.
Reconnue comme liberté fondamentale par la DDHC de 1789 et rapport de force éternel entre le peuple et ses gouvernants, elle apparaît aujourd’hui comme un mode de représentation bafoué et négligé. Un combat perdu d’avance.
Elle qui a pourtant joué, par le passé, un rôle central dans les crises politiques se retrouve aujourd’hui mise à mal.
Au 21e siècle, la formule qui l’emporte, c’est que “c’est pas la rue qui gouverne”…et les exceptions ne sont pas nombreuses. Mais en démocratie, si ce n’est pas la rue et le peuple qui gouvernent, qui d’autre ?
Entre recul de la syndicalisation, poids décroissant des grèves et surdité grandissante du gouvernement, nous avons épluché ce qui semble isoler les manifestations et affaiblir notre démocratie.
Alors, la manifestation est-elle encore utile ?
Dans « La rue est à bout », battez le pavé avec Zara Windy, Dorian Vidal et Quentin Mallet entre les gilets jaunes, les mobilisations catholiques de 84 et celles contre le CPE en 2006 pour comprendre comment la rue s’est retrouvée dans l’impasse.
Nous remercions les spécialistes Danielle Tartakowsky, Noëlline Castagnez, Dominique Andolfatto et Emmanuelle Reungoat, les élus Mickaël Bouloux et Marie Mesmeur, Victor Albrecht et les manifestants Morwenna, Fabien et Lilah de nous avoir accorder leur temps et leurs réflexions
Illustration : Zara Windy