#74 - L'éducation à la vie affective et sexuelle, à l'égalité filles-garçons racontée par Juliette, 11 ans, bientôt en 6e
Aujourd'hui on écoute le témoignage de Juliette, une jeune élève qui vient de terminer l’école élémentaire, qui va donc rentrer au collège en septembre, à Rennes, et qui a eu cette année, en CM2, quatre séances d’éducation à la vie affective et à la vie sexuelle, comme le prévoit la loi
En effet, depuis 23 ans et la loi du 4 juillet 2001 l’éducation à la sexualité est inscrite dans le Code de l’éducation, je cite : « Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène. Ces séances présentent une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes. Elles contribuent à l’apprentissage du respect dû au corps humain. «
Dans une circulaire adressée aux rectrices et aux recteurs, aux inspecteurs et aux inspectrices, aux cheffes d’établissements, aux directrices et directeurs d’école, on pouvait lire, je cite encore : « Il s’agit d’une démarche éducative transversale et progressive, qui vise à favoriser l’estime de soi, le respecte de soi et d’autrui, l’acceptation des différences, la compréhension et de le respect de la loi et des droits humains, la responsabilité individuelle et collective, la construction de la personne et l’éducation du citoyen. Son approche globale et positive doit être adaptée à chaque âge et à chaque niveau d’enseignement. Il est indispensable de s’appuyer sur les valeurs laïques et humanistes pour travailler avec les élèves dans une démarches fondée sur la confiance. »
A l’école primaire, il est surtout question d’Etude et de respect du corps, de soi et des autres, de notion d’intimité et de vie privée, des différentes morphologies, de reproduction, de puberté, de prévention des violences, de notion de consentement
Au collège et au lycée, les échanges doivent permettre de développer une réflexion individuelle et collective sur les bonnes conduites à avoir et sur les valeurs humanistes : on parle de stéréotypes, des violences, d’égalité, de contraception, de grossesses précoces et non désirées, d’IST, du Sida, d’orientations sexuelles…
Pourtant, le 2 mars 2023, trois associations réunies sous la bannière « Cas d’école, l’Etat ne fait pas ses devoirs » attaquent l’Etat pour le contraindre à appliquer la loi, car dans les faits, les trois séances par an ne sont pas dispensées, notamment dans les établissements publics.
Ces trois associations sont SOS Homophobie, Sidaction et le Planning Familial. Leur constat est simple : chez les élèves ayant bénéficier de séances, il y a moins de violences, moins d’agressions sexuelles, plus de consentement, moins d’IST, moins d’homophobie.
D’ailleurs, Quelques jours après ce dépôt de plainte contre l’Etat, on découvrait les résultats d’une enquête SIVIS (Système d’Information et de Vigilance sur la sécurité scolaire) pour les années 2021-2022, menée dans les établissements publics du premier et second degré qui révélait que :
- 1 violence sur 3 exercée par les garçons envers les filles est à caractère sexuel dans le primaire.
- c'est 1 sur 4 dans le secondaire.
Mais les Macronistes, alors encore au pouvoir, sont frileux car en 2014, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et Benoit Hamon, ministre de l’éducation nationale ont tenté de mettre en place les « ABCD de l’égalité » pour lutter contre le sexisme et les stéréotypes de genre mais des opposants, d’extrême droite notamment, ont hurlé à la « théorie du genre » et œuvré pour faire peur aux parents. Pour ne pas se heurter aux adeptes d’Alain Soral, affronter Alain Finkielkraut, Jean-François Copé et la Manif pour tous, la Macronie a renoncé à faire appliquer la loi.
Un an après le dépôt de la plainte, rien n’a bougé.
Musique :
- La Grande Sophie, On savaitt
- Yves Simon, Diabolo Menthe
- Johnny Jane, Plus rien à perdre
- St Graal, Je t'emmenerai