En 2024, durant plusieurs mois à Angoulême en Charente, Léa Grange (réalisatrice) et Myriam Hassoun (autrice) ont enregistré la parole des personnes qui ont grandi dans les logements de fortune aménagés dans le camp militaire déserté de Basseau à Angoulême entre 1950 et 1965. Elles ont livré ces témoignages aux Archives départementales de la Charente pour ressource et conservation. Elles ont en outre écrit et modelé cette « matière humaine » en un documentaire sonore immersif, intitulé « Des souvenirs familiers ».
Ensemble, écoutons cette mémoire qu’il nous paraît important d’archiver.
De l’après-guerre jusqu’aux années 1970, en effet, des dizaines de familles vivent dans les anciens baraquements militaires – abandonnés par l’armée après la Libération - et qui constituent alors la partie la plus pauvre de la Cité de Basseau, aux portes d’Angoulême. Des familles venues de pays lointains ou de la campagne environnante. Qui squattent ces baraques et s’y logent bon an mal an, quand les temps sont marqués par un mal-logement endémique en Charente comme partout en France.
Dans cet ancien camp, partout : des pléiades de gosses. Des jeux, des bêtises, les étés qui s’allongent dans la cité de fortune entourée de forêts. L’école et la vie difficile des parents.
De cette époque, il ne reste plus rien. Littéralement.
Les baraquements ont disparu, rasés dans les années 1970, remplacés par des grands ensembles qui n’existent plus eux-mêmes pour la plupart. Mais le Basseau des baraquements finira définitivement englouti quand ses anciens enfants, tous et toutes septuagénaires aujourd’hui, auront disparu en emportant leurs souvenirs avec eux et elles.
Ce documentaire collecte, fixe et archive cette mémoire, en s’appuyant sur la parole de ceux et celles qui la portent et l’entretiennent encore.
Ce que nos yeux ne peuvent plus voir, la voix donne à l’entendre. Et cette cité disparue renaît alors dans nos imaginations, à hauteur d’enfant, par la magie du son.
Réalisation :
Léa Grange
Myriam Hassoun
Ce documentaire sonore est une production Passerelle Images. Il a reçu le soutien financier du Département de la Charente, de Grand Angoulême (dans le cadre des Sentiers Métropolitains) et de Logélia. Il a bénéficié du partenariat bienveillant des Archives départementales de la Charente, de l’ARU Grand Angoulême, du Pays d’Art et d’Histoire de Grand Angoulême et du CAUE de la Charente.