En Ille-et-Vilaine, restaurateurs et éleveurs défendent les races bretonnes du pré à l'assiette
Lundi 25 avril, la Fédération des races de Bretagne organisait un temps de rencontre entre restaurateurs, éleveurs et la presse. Objectif : mettre en lumière les races animales bretonnes dans les prés... et dans l'assiette. Une étude - la première du genre - a été menée entre 2017 et 2020, financée par la Fondation de France, et montre l'intérêt nutritif des races locales (lait et viande). Clémence Morinière est la coordinatrice de la Fédération des races de Bretagne qui regroupe dix associations qui représentent onze races locales, pour 1 200 éleveurs amateurs comme professionnels.
Parmi les restaurateurs présent lors de la conférence dégustée : Sylvain Guillemot, patron de l'Auberge du Pont d'Acigné. Dans ce restaurant étoilé, 95% des produits dans l'assiette sont d'origine locale. Pour la viande, on trouve de la vache froment du Léon, de la bretonne pie noire. Et Sylvain Guillemot fait partie d'un groupement d'une dizaine de restaurateurs qui abat des bêtes ensemble.. ainsi que du collectif Nourritures pour une cuisine engagée.
"Des vaches extrêmement rustiques, qui vêlent sans problème"
Les bêtes de l'Auberge du pont d'Acigné viennent par exemple de chez Nicolas Supiot, paysan près de Maure-de-Bretagne. "Les pies noires bretonnes, c'est des vaches extrêmement rustiques, qui vêlent sans aucun problème, qui font peu de compactage du sol. [...] Cette rusticité fait aussi qu'on fait quasiment jamais appel au vétérinaire. Et de mon point de vue, elles sont très productives."
D'après Clémence Morinière, les races locales "ont toutes failli disparaître" qu'on parle de la poule coucou de Rennes, du porc blanc de l'Ouest, de la chèvre des fossés... Elles ont été sauvées d'un processus d'industrialisation et standardisation grâce à des éleveurs, souvent amateurs et passionnés. "Maintenant que les effectifs ont progressé [...], on a vraiment une croissance du nombre d'éleveurs qui choisissent ces races là de manière professionnelle. [...] Là, on a une croissance entre 10 et 15% tous les ans dans presque l'ensemble des races."
Ré-écoutez le reportage complet dans l'émission d'information locale à partir de 2'09 :
